Emission "Zénith" sur Canal Plus le 31 Octobre 1985.
Michel
Denisot, une caméra sur l'épaule filme Daniel.
Michel Denisot : Quel est votre premier geste le matin quand
vous vous levez ?.
Daniel Balavoine : Ouvrir les yeux...je pense...pour voir où
je vais mettre les pieds. Je ne sais pas, en fait. Je crois que ça doit
être...je crois que c'est d'aller faire pipi, en fait. Je crois que
c'est ça.
M.D. : Quand vous rencontrez une femme, le regard c'est important
ou vous regardez autre chose avant ?.
D.B. : Je ne me sers que de ça, bien entendu. Non, j'en sais
rien. Je ne sais pas. Vous vous posez ces questions là vous ?.
M.D. : Non, je pose des questions. Quel est votre type de femme
?.
D.B. : Les femmes. Je n'ai pas de genre de femmes particulier.
Je crois qu'heureusement.
C'est bizarre de dire "...moi, j'aime les blondes, j'aime les brunes...".
Bon, je vis avec une brune. Ca va peut-être durer même très longtemps,
je ne sais pas. Mon genre de femmes, c'est les femmes.
M.D. : Vous vous regardez beaucoup dans la glace ?.
D.B. : Très honnêtement ?.
M.D. : Oui.
D.B. : Pas mal, ouais. Mais c'est pour me stimuler pour maigrir
et bouffer moins.
M.D. : Votre image vous plaît ?. Un plan comme ça par exemple
?.
(Il zoome plein cadre sur le visage de Daniel).
D.B. : Attends, il faut que je regarde. Non, si vous pouviez...hop
(Il cherche une position en se regardant sur un moniteur de contrôle
du plateau).
Mon meilleur profil, c'est de face, si vous voulez...en gros. Dès que
je suis un peu de côté, on voit les bonnes joues et tout le machin.
Enfin, c'est pas grave. Je m'en tape un peu.
L'ENFANCE.
Daniel s'exprime sur son passage au pensionnat...
"...Le pensionnat en tant que tel est un très mauvais souvenir. Je trouve
que c'est une chose vraiment exécrable. Ca n'a pas forgé une enfance
malheureuse parce que je n'en étais pas foncièrement conscient à l'époque.
Le pensionnat est une chose que je déteste. C'est une chose lamentable.
C'est un endroit où les gens essayent d'usurper un certain pouvoir sur
les enfants...".
...Sur le divorce de ses parents...
"...Mes parents, je le dis sans honte et je ne pense pas que ça les
gêne, se sont séparés quand moi j'étais très jeune. J'ai trois frères
et deux soeurs. Il se trouve que si mes parents étaient restés unis,
je ne serais peut-être pas là entrain d'en parler avec vous aujourd'hui.
J'aurais peut-être été, comme je voulais le faire à un moment donné,
un étudiant brillant ou pas brillant, en Droit ou en Sciences Politiques.
En fait j'aurais raté ma vie. Je dois la réussite que j'ai, même si
elle est momentanée...on n'en sait rien encore..., au fait que mes parents
ont vécus la vie qu'ils ont vécue. Il ne faut pas dramatiser. Ce sont
des idées de parents la souffrance des enfants qui ont des parents séparés.
Je ne dis pas que les enfants s'en foutent un peu, je dis que ça leur
apporte d'autres choses et ça leur apporte une autre vie...".
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