Article paru dans le journal "Salut" au printemps 1982. Les trois passions de Balavoine.
Dans
les prochaines semaines, Daniel Balavoine ne chômera pas. Plusieurs concerts
le retiendront en province, puis le 8 juin, il sera sur la scène du Palais
des Sports jusqu'au 13 juin.
Un rendez-vous très important pour Daniel qui, pour la première fois, affrontera
son public dans cette très grande salle parisienne, chaque soir en présence
de 4000 personnes.
Avant son départ pour Ibiza où il enregistre actuellement son nouvel album,
Daniel Balavoine a accordé un après-midi à ses amis de "Salut !" pour leur
parler de ses trois passions : le Rubik's Cube, la moto et le tennis.
Le
Rubik's Cube
" A force de voir les enfants réussir ce jeu en quelques minutes et les
adultes acheter des bouquins pour tenter d'atteindre la phase finale, cela
m'a donné envie d'y jouer.
Un jour, je crois que c'était à l'aéroport de Roissy, j'ai acheté mon premier
Rubik's Cube et pendant le voyage entre Paris et Genève, j'ai essayé sans
trop de succès. Le lendemain, dans le car, je l'ai ressorti et, 400 kilomètres
plus loin, j'ai relevé la tête : mon cube n'était pas complet mais le temps
était passé très vite.
J'ai mis au point une petite méthode qui me permet de ne pas trop m'embrouiller.
Le Walkman sur les oreilles, j'écoute toute les cassettes que j'aime tout
en manipulant mon cube.
C'est un exercice de logique et de mémoire assez extraordinaire. J'ai glané
quelques bons conseils et je connais maintenant le but de chaque étape,
c'est-à-dire il faut obtenir une face moins un coin, puis la face et les
deux étages et, ensuite, la croix.
Donc,
quand j'arrivais à faire une face moins un coin, je recommençais dix, vingt
fois jusqu'à enregistrer l'opération par coeur.
Petit à petit, j'ai presque réussi sans les coins.
Il y a quelques temps, j'ai rencontré à Biarritz une petite fille qui m'a
enseigné diverses méthodes. Cela m'a permis d'avancer dans mes recherches.
Je suis très patient pour ce jeu, alors que pour d'autres choses, je ne
le suis pas du tout.
Je pars pour Ibiza où je vais enregistrer mon prochain album, le Rubik's
Cube ne me quittera pas.
J'aurai sûrement des moments de libres et le cube me détendra. Je trouve
cette invention formidable. Ce jeu est devenu un phénomène mondial. Bravo,
Monsieur l'Inventeur ! " .
La
moto
" J'ai découvert la moto grâce à une petite 125 cc mais, à vrai dire, je
ne me suis jamais senti très en sécurité sur cet engin.
Puis, un jour, mon frère a passé son permis moto. Il m'a dit : "Ecoute,
vas-y, c'est formidable".
J'ai essayé et j'ai craqué. La grosse cylindrée apporte des sensations extraordinaires.
Sur la Kawa, je me suis senti tout de suite à l'aise, en confiance. Beaucoup
plus que sur une voiture à condition, bien sûr, d'être vigilant.
A
partir du moment où l'on ne fait pas de fantaisies, c'est sécurisant au
possible, il semble qu'il n'y a pas d'obstacles.
Cela dit, il ne faut pas se laisser entraîner par cette impression.
Pour moi, la moto est une sensation physique, un sport.
Il est évident qu'avec les beaux jours, ça doit représenter d'autres joies
: sentiment d'évasion, de liberté. Donc, dès qu'il fera beau, je m'y adonnerai
plus.
Cet été, j'ai vingt galas et j'ai prévu en permanence derrière moi, une
auto-track. Dans le groupe, on est deux motards.
En revanche, si je suis un spectateur assidu de tennis, pour la moto, c'est
différent.
D'abord, il y en a moins à la télévision et je trouve ça moins spectaculaire.
La moto nécessite un contact physique direct.
Quand on regarde un mec faire de la moto, on n'apprend rien alors que, si
on suit un match de tennis, on peut en tirer quelques bons conseils.
En se repassant plusieurs fois un cassette vidéo, on peut détailler chaque
mouvement.
Un seul point noir pour la moto, je ne suis pas mécanicien. Alors, si j'ai
un jour un problème, je téléphonerai à un mécanicien. Et puis, à chacun
son métier ! " .
Le
tennis
" Pendant des années, j'ai voulu faire du sport.
Mais je ne savais pas trop lequel pratiquer.
Mon petit faible pour le tennis fut vite découragé : on me le déconseilla,
m'expliquant que c'était trop tard. Comme si j'étais trop vieux ! .
Aussi, me suis-je décidé pour le foot.
Puis, le jogging, mais je dois avouer que je m'ennuyais un peu dans cette
discipline.
Un jour, par hasard, j'ai échangé quelques balles de tennis avec de bons
joueurs qui, contrairement à ce que l'on m'avait dit, me conseillèrent de
continuer.
Sur cet encouragement, j'ai pris des leçons pour assimiler la technique.
Au fil des semaines, je me suis aperçu que ce sport était vraiment ce que
je recherchais.
Il propose un exercice complet qui nécessite une condition physique remarquable
et une attention aiguë car, dès l'instant où l'on s'écarte du sujet, on
perd. Comme je suis mauvais perdant, je suis donc obligé de me concentrer.
et dans cet effort, j'en oublie tous mes problèmes le temps d'un match.
Le tennis est aussi un sport qui me permet de rencontrer des gens que je
n'avais pas l'habitude de côtoyer.
Et puis, bien sûr, je suis un fervent spectateur et je reste des heures
devant et je reste des heures devant mon téléviseur à regarder mes idoles.
Mon préféré est de lion, McEnroe. Mais j'ai beaucoup admiré Borg.
Aujourd'hui, il est très menacé par des joueurs comme McEnroe ou Connors.
Chez les français, je connais un peu Yannick Noah que j'ai vu deux ou trois
fois. Sur le plan humain, c'est un mec que j'apprécie beaucoup. J'aime bien
les gens qui sont capables du meilleur et du pire et, là-dessus, je ne le
blâme pas. Quand Yannick est dans ses bons jours, c'est vraiment un artiste.
Contrairement à certains, je n'annule pas un gala pour voir un match car
je pense aux gens qui travaillent avec moi.
Ils ne sont pas forcément passionnés de tennis et ils comptent sur les galas
pour gagner leur vie.
Mon magnétoscope me permet d'enregistrer les matchs et, en rentrant du spectacle,
je me mets devant mon téléviseur pour savourer ce moment de détente " .