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Interview de Daniel Balavoine au magazine "Salut" donnée en Décembre 1982.
Daniel posait pour la couverture, revêtu d'un manteau de Père Noël.
Daniel s'exprime sur Noël et les cadeaux avant son départ pour le Paris-Dakar.

 

Journaliste: Que représente Noël pour toi ?.

Daniel Balavoine: C'est une belle période. C'est l'époque des cadeaux, bien sûr. Celle où l'on doit choisir, faire le tri de ses amis, savoir à qui on va faire des cadeaux. Le prix de ce que l'on offre n'est pas hiérarchique, c'est le geste qui compte. Il y a aussi les cartes de voeux et chaque année, les oubliés, car en un an je rencontre peut-être 1500 à 2000 personnes et je m'aperçois que je n'envoie pas autant de cartes. C'est aussi le moment de l'année où les contraintes sont les plus agréables car faire des cadeaux c'est tout de même une douce contrainte, non ?.
Lorsque je remonte dans mes souvenirs, je m'aperçois que Noël était sympathique mais je n'ai pas de souvenirs de Noël grandiose avec beaucoup de cadeaux. Mon père ne nous a pas entretenus volontairement dans cette idée de débauche de présents. Par principe. Il y avait un arbre, une crèche, des décors, un bon dîner, mais rien d'extraordinaire. Cette année, le soir de Noël, je le passerai en famille. Je verrai peut-être des amis, mais très peu. Avant tout, la famille !!. C'est-à- dire mon père, ma mère, et peut-être mon frère. Dans la famille, nous avons nos habitudes, nos coutumes, mais nous ne faisons pas de grands dîners pour que ma mère ne soit pas débordée par de gros préparatifs de cuisine. Je pense que l'on peut se retrouver, passer une soirée agréable, s'offrir des petits cadeaux sans pour cela faire une orgie culinaire.
Alors, comme tu le voies, c'est un Noël relativement traditionnel que je m'apprête à passer. Je n'ai jamais été un grand réveillonneur et je ne pense pas le devenir. S'amuser sur commande est plutôt triste, non ?. C'est pour cela que je refuse de me laisser entraîner dans toute sorte de boite ou même au restaurant et préfère la chaude et douce ambiance familiale. Je trouve que ces fêtes sont une bonne occasion de retrouver les siens. Dans ce métier, on perd souvent le contact, planning oblige.

J.: Préfères-tu recevoir ou faire des cadeaux ?.

D.: J'éprouve beaucoup plus de plaisir à offrir des cadeaux. Je ne pense pas pour autant que ce sois une preuve de générosité parce que quand on aime faire des cadeaux au point où j'aime ça, il y a aussi une part d'égoïsme. J'aime bien recevoir. Ce serait faux de dire que cela ne m'est pas agréable. J'aime bien faire des petits mais aussi des gros cadeaux. Peut être parce que j'en ai les moyens, mais ce qui compte, c'est le geste. Cela dit, malgré tout, l'importance du cadeau y est pour beaucoup.
Par exemple, un jour, j'ai offert à Coluche et à sa femme, une marionnette. C'était vraiment un truc de valeur. Et, dans leurs yeux, j'ai pu lire leur satisfaction. Il m'est arrivé d'offrir un magnétoscope à un copain. Je rentre dans un magasin et je me dis : "Profites-en tant que tu en as les moyens, tant que tu as de l'argent, alors qu'un autre mec pourra se l'offrir plus difficilement". Pour moi, je n'ai pas d'envie spéciale pour le moment. Et comme j'ai le privilège de pouvoir m'acheter des choses plus facilement, je le ferai lorsque j'aurai un désir bien précis.. Il se peut qu'un jour, je passe devant une boutique d'électronique et que je craque devant un gadget car je suis passionné par tout ce qui est caméra, télé portable, Walkman avec petites baffles.
Pour moi, cette année, mon plus beau cadeau sera le rallye Paris-Dakar. Mais que cela n'attriste pas pour autant mes amis, tous leurs cadeaux seront aussi appréciés...

J.: Donc, après Noël, le Paris-Dakar ?.

D.B.: Oui, avant et après Noël, je serai en pleins préparatifs pour le Paris-Dakar qui durera 20 jours. C'est en quelque sorte mon cadeau de Noël. C'est un grand truc, une expérience que je désire tenter depuis longtemps. Je serai sur une Datsun avec Thierry Deschamps comme coéquipier. Thierry a été 4ème au rallye de Tunisie. Cela fait 10 ans qu'il pilote en rallye.
Tout a commencé par une coïncidence heureuse puisque les gens de Datsun cherchaient quelqu'un d'un peu connu pour travailler avec eux. Ils en ont parlé à quelqu'un de mon entourage qui a bien sûr tout de suite pensé à moi. Je partirai donc le 1er janvier pour ce long rallye. Ce qui veut dire qu'avant Noël, je me préparerai pour cette compétition car on ne s'engage pas sur ces routes comme ça. Je suis très excité en pensant au Paris-Dakar et tant pis si les fêtes de Noël et de fin d'années s'en ressentent un petit peu. Ce rallye, je ne le ferai pas chaque année. Et puis, comme je l'ai dit, c'est un peu mon cadeau, un cadeau formidable, une aventure extraordinaire dont je vous reparlerai bien sûr dès mon retour.
Je souhaite à tout le monde, à ceux qui m'aiment comme à ceux qui ne m'aiment pas, qu'il leur arrive ce qu'ils souhaitent le plus et je ne dirai pas comme on l'entend souvent : "Je vous souhaite beaucoup de bonheur, une bonne santé, etc...". Le bonheur, c'est la réussite de ce que l'on souhaite.

 

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