Interviewer
: Il faut dire, Daniel, que l'on t'a suivi depuis
le début de ta carrière, ça fait longtemps maintenant. Daniel Balavoine
est-il un chanteur heureux ?.
Daniel : En tant que chanteur, oui. En tant qu'homme,
il ne suffit pas d'être un chanteur heureux pour être un homme heureux.
On peut avoir de la réussite dans sa profession, dans son métier et avoir
des problèmes sentimentaux, des problèmes de famille ou des choses comme
ça. Ca ne veut pas dire que j'en ai. Sur le plan professionnel, ça va
bien. Sur le plan discographique aussi.
On s'est attaqué à la scène, il y a un peu plus d'un an et demi en faisant
pour la première fois l'Olympia pendant 3 jours où l'on a fait à peu près
1200 personnes par jour. Moi, j'étais un peu déçu. Tout le monde m'a expliqué
que c'était formidable. Donc ça a bien marché et on m'a dit, bon, tu le
feras l'année prochaine et tu vas remplir. J'ai écouté les conseils de
tout le monde et un an après, j'ai refait l'Olympia, après avoir fait
une quarantaine de galas, simplement dans l'année.
On a fait une semaine, donc 2 jours de plus que l'année précédente et
on a rempli. La semaine a été à guichets fermés tous les soirs. Donc,
effectivement, sur le plan de la scène parisienne, je commençais à prendre
un peu plus confiance. Alors, on a décidé de s'attaquer à la province
au printemps, juste après l'Olympia. Et puis, c'est parti !.
I : Qu'est-ce-qui est le plus dur, Paris
ou la région ?.
D : C'est pareil, c'est exactement la même
chose. En tout cas, la première constatation à faire, vraiment intéressante,
c'est que ce n'est pas parce qu'on vend beaucoup de disques, que l'on
fait beaucoup de monde dans les salles. Les gens demandent à voir. Alors,
les premières personnes que l'on voit dans les salles, ce sont
les inconditionnels. Je ne parle pas de la tournée d'été.
Je parle de la tournée soit d'hiver, soit de printemps (on a tourné de
mars à avril). Donc, il y a les inconditionnels, ce qui représente une
moyenne de 600 personnes par jour à peu près. Ce qui est, il parait, aux
dires des producteurs, extrèmement satisfaisant à partir du moment où ils partent contents.
Et comme jusqu'à présent, ils sont partis contents, on m'a dit, tu verras,
quand tu reviendras dans certaines villes, tu t'apercevras que ça porte
ses fruits. J'ai toujours le doute un peu là-dessus. Mais effectivement,
on est retourné dans 2 villes un peu plus tard. A Nice par exemple où
on avait 700 personnes la première fois et où on a fait 1200 la deuxième
fois. Et puis Marseille où j'ai eu très peur pendant la tournée d'été
parce qu'on avait fait complet dans le petit théâtre Faro de 800 places.
I : C'est très bon d'être complet à Marseille
?
D : C'était un demi-risque en fait. C'est
une ville légendaire. C'est une ville où tout le monde a peur, vous m'avez
compris. Et en plus, on avait fait Aix-en-Provence qui est à 30 km , où
on a fait par contre 1200 personnes. Alors, en faisant le Faro à Marseille
cet été, je m'étais dit, je vais prendre une claque, ça va être terrible.
Et puis, pas du tout. Il y a effectivement eu les résultats escomptés
par les gens de la production scène, et on a fait 1600 entrées. Ce qui
prouve effectivement que c'est comme les disques. On fait d'abord un disque
qui marche. Là on fait une scène. Et si on trouve qu'on a hâte d'en faire
le mieux du monde, et bien les gens viennent avec frères et soeurs ou
avec leurs copains. Ce qui veut dire que la tournée d'été, en ce moment,
pour terminer le résumé de "es-tu un chanteur heureux ?" , se passe bien
avec des hauts et des bas. Il y a des jours où on fait 600, 700, et d'autres
jours où il n'y a pas plus de chansons connues. On le sent. Par exemple,
il y a eu une ville où on a fait 500.
I : On va rester dans le domaine professionnel
avant de parler de l'individu. T'es-tu demandé pourquoi le public venait
? Est-ce-que tu es le porte-parole d'une certaine jeunesse ?
D : Non !. Non!. Après les histoires qu'il
y a eu il y a un an. Je dis toujours que je ne veux plus en parler et
puis c'est moi qui en parle.
J'ai dit que je ne voulais plus parler de ces histoires avec Mitterrand,
mais à ce moment là on a cru que je me prenais au sérieux. Alors que faire
les choses sérieusement ne veut pas dire se prendre au sérieux et on a
cru que je me prenais pour le porte parole d'une certaine jeunesse. Mais,
moi, je ne veux pas qu'on pense ça. Parce que je me souviens, sans me
prendre pour un vieux , quand j'étais vraiment jeune, entre 16 et 20 ans
(j'en ai 29 maintenant), donc je ne peux pas parler.
Moi qui ai déjà pris quelques coups au nom de personnes qui sont encore
complètement malléables, et dont on essaye d'ailleurs de faire un peu
ce qu'on veut, contrairement à ce qu'on veut essayer de faire de cette
jeunesse. Je ne me sens pas du tout porte-parole. J'ai un certain nombre
de sentiments. Comme je ne suis pas trop un vieux con, je crois que effectivement,
j'ai des points communs avec tout les gens qui ont des sentiments quelques
soient leurs âges.
Donc, que ce soient des vieux ou des jeunes, je
crois que quelque part, à un moment donné, il y a des gens qui pensent
comme moi. La différence avec eux, c'est que moi, j'ai la chance de pouvoir
le dire et eux pas. Alors, effectivement,ça crée des points de rencontres.
Donc, il y a la clientèle du tube et encore un petit peu,la clientèle
de la légende qui veut voir le chanteur qu'ils ont vu un peu à la télé.
Ils veulent voir s'il est plus gros ou plus mince. Il le trouve plus mince
en général d'ailleurs. J'ai pas encore une clientèle de scène solide.
Il y a les inconditionnels, les gens qui connaissent vraiment les albums,
la vraie "clientèle" pure. Mais en ce moment, sur la tournée d'été, il
y a le mec qui vient en short, qui sait très bien que ça aurait été un
autre chanteur, il y serait allé aussi. Et c'est encore plus dur à convaincre
et on essaye de faire ça tous les soirs.
I : Si on parlait de l'enfance de Daniel,
elle s'est passée à Pau ?.
D : L'enfance s'est passée dans le Sud-Ouest
en tout cas. On dit que je suis "l'étranger". Le seul de la famille à
être né à l'étranger puisque je suis né en Normandie et toute ma famille
est du Sud-Ouest, des Landes et du Pays Basque. On a habité à Bordeaux
pendant 7 ans. Puis à Biarritz pendant 4 ans. et puis à Pau pendant 7
ans. Et ensuite, je suis retourné à Paris, à "l'étranger" pour travailler.
I : Des souvenirs de l'enfance ?.
D : Pas encore. Il parait que ça revient
plus tard. J'en ai quelques uns. Ca revient de temps en temps. C'est à
dire que c'est peut-être parce que j'y pense pas assez. Par moment il
reste un peu que les mauvais. Il serait bon que je m'en occupe pas trop.
Le pensionnat, les curés, tout le bazar, les miracles, la confession...
Alors, ça ne me plaît pas tellement.
I : "Mon fils, ma bataille", il y a un
peu du Daniel Balavoine dedans ?.
D : Ah, non !. Non, ça non !. Il y a un journal
stupide du genre France-Dimanche, Ici Paris, cet été, qui avait cru bon
de faire croire que c'était l'histoire de mon père et de ma mère, en disant
que mes parents étaient divorcés. La sensation n'a plus de limite pour
ces gens là. C'est pas vraiment important. Mais enfin, comme il y a des
gens qui lisent ces choses malgrè tout, parce que ça fait passer le temps
chez le coiffeur ...bon...et puis ça ne demande pas beaucoup d'intelligence.
La chanson, ça sert à raconter des histoires. Ca sert à être ce qu'on
aurait éventuellement voulu être aussi. J'ai écrit une chanson sur un
détournement d'avion, on ne m'a jamais demandé si j'en avais détourné
un. Donc, "Mon fils, ma bataille", c'est "Kramer contre Kramer" au cinéma,
que j'ai trouvé fantastique. C'est aussi la malheureuse aventure qui est
arrivé à un copain dans l'année et qui m'a demandé d'écrire un truc là-dessus.
Au début, je ne voulais pas. Et puis, je l'ai fait. C'est lui qui a eu
raison, vu le résultat. C'est une double belle aventure.
I : Et "Lypstick" ?.
D : "Lypstick", c'est un amusement, une philosophie
pour pas cher.
(Pause musicale).
I : Alors, Daniel, on peut bien
le dire en confidence, lorsqu'on écoutait "Lypstick" tu me disais "...c'est
drôle d'entendre son disque..." et c'est un peu la réflexion que dernièrement
nous faisait Claude Nougaro, je t'en ai fait part d'ailleurs. Claude disait
qu'il regrettait de ne pas avoir rôdé la chanson sur scène, avant d'enregistrer
le disque, parce que maintenant, il a accéléré le rythme et il la possède
mieux. Parce qu'on prend possession d'une chanson sur scène je crois ?.
D : Ca, c'est un peu vrai. C'est ce qui fait
qu'après, on est contraint, contrairement à ce que les gens imaginent
d'ailleurs. On ne choisit pas toujours et même rarement, de faire du play
back à la télé. On est même très souvent contraint de le faire. C'est
vachement embarrassant.
Surtout quand on fait beaucoup de galas, parce qu'on se retrouve pris
dans le carcan du play-back.
Donc, finalement, on ne se retrouve plus du tout et ça, c'est un peu la
galère. Mais je ne regrette pas d'avoir fait le disque tel qu'il est parce
que ce sont 2 choses complètement différentes. Les nécessités ne sont
pas les mêmes. Je sais qu'il y a un titre qui s'appelle "Allez hop !"
dans le dernier album que l'on fait deux fois plus vite sur scène.
I : Ca tient à quoi ?.
D : Je ne sais pas, c'est naturel. C'est
moi qui fait le compte en plus.
C'est moi qui donne le départ de ce titre là et à priori, il n'y a aucune
raison. C'est peut être aussi parce qu'on le fait au début du spectacle,
qu'il y a un besoin d'énergie. Il y a la nécessité ou quelque chose comme
ça. Et on a envie de mettre plus de punch.
I : Par le rythme, on possède mieux l'entrain
?.
D : C'est ce qu'on croit. Je crois que c'est
une erreur. C'est pourça d'ailleurs qu'on ne veut pas tomber dans ce piège
là et garder les tempos du disque. Les tempos qui ont plus finalement
!. Les bons, ceux pour lesquels on a mûrement réfléchi là-dessus. On le
joue en studio, on l'écoute, on se dit "...non, c'est pas assez vif, c'est
pas dedans...".
Les musiciens ne se sentent pas dedans. Ca se sent quand on est à la bonne
vitesse. Je crois que ce n'est pas la même chose d'écouter une méme chanson,
assis chez soi avec un casque ou avec une chaîne stéréo, ou alors l'écouter
assis sur un siège dans une salle. Les nécessités ne sont pas les mêmes.
On va plus lentement quand on est chez soi tout seul, donc le tempo va
plus lentement aussi.
Mais je trouve une certaine logique en fait. Il n'y a pas de raison de
faire un disque au tempo de la scène. Il y a le tempo du disque et il
y a le tempo de la scène. Parfois, il se trouve que ce sont les mêmes.
Par exemple, "Mon fils, ma bataille", on le fait à très peu de choses
près, au millimètre près,
au même tempo sur scène que sur le disque. C'est certain. De même que
"Lucie", ou "La vie ne m'apprend rien". Des chansons lentes. Ces chansons
sont posées, elles n'ont pas besoin de changement. Il y en a d'autres
que l'on fait plus vite. Certains soir, ça varie.
I : Tout à l'heure, Daniel, tu parlais
de l'affluence aux galas. Mais est-ce que le contact avec le public t'apporte
quelque chose personnellement ?.
D : C'est à dire, ce qui me plaît, c'est
que d'abord, j'essaie de ne pas me prendre au sérieux. Ce qui m'intéresse,
ça peut paraître grossier vis-à-vis du public mais ça ne l'est pas, je
vais essayer d'expliquer ça bien. Ce qui m'intéresse dans le spectacle,
ce n'est pas la salle, c'est la scène. Evidemment, j'aime bien les applaudissements
sinon je ne ferais pas le métier que je fais. mais ce n'est pas fondamental.
Je ne ferais pas n'importe quoi pour être applaudi.
Ce qui m'intéresse dans le spectacle, ce n'est pas la salle, c'est la
scène. C'est à dire de créer quelque chose sur scène qui me ressemble
ou qui ressemble à ce que je voudrais être. Qui ressemble à ce que j'ai
vu, aux influences que j'ai reçu. On part de ça, on le répète, on loue
le matériel. On loue beaucoup. On amène une forte structure de scène parce
que je ne conçois pas le spectacle sans ça. Et on s'associe avec tout ça à ce que
l'on présente au public.Et le public réagit comme il veut. S'il me jette
des pierres, tant pis. Je préfère qu'il me jette des pierres et faire
ce que j'aime que de me prostituer pour qu'il m'applaudisse. Maintenant,
évidemment, le moment crucial et le plus beau, c'est quand tu amènes ce
que tu aimes, que tu le fais de la manière que tu aimes, avec ton parler,
ton contact, ta façon de faire les choses, et que les gens réagissent
bien. C'est là que c'est parfait. C'est là qu'on voit que ça vaut le coup
de ne pas faire de concessions, sur aucun plan. Concessions du style "habiller
les musiciens en noir, les mettre au fond et se mettre devant avec des
paillettes pour être sûr de se faire repérer".
I : Tu penses à qui ?.
D : A tout le monde en général. Ce n'est
pas une critique. Je parle pour moi. ça tient un peu à des générations
je crois. C'est à dire il y a eu Bécaud, Aznavour, Brel, Ferrat, Ferret
etc.. Puis il y a eu leurs petits-enfants que j'appellerais Lama, Sardou,
Lenorman. Je ne mettrais pas Julien Clerc dedans parce que Julien est
un enfant de nulle part. Il est l'ancien music-hall. Et puis tout d'un
coup, il est d'une telle souplesse presque physique, qu'il arrive à passer
à autre chose. Il est arrivé en 2 ans à passer complètement à autre chose.
Il a eu du mal à remonter la pente et puis il est arrivé avec un style
tout à fait différent. Donc lui, je le mettrais peut-être à part. En tout
cas il y a eu tout ces gens là.
Et puis maintenant, il y a peut-être des gens comme Michel Berger. J'espère
pouvoir me mettre dedans. Comme Souchon. Ce sont d'autres gens qui font
autre chose et qui ne font pas comme les 2 générations qui les précèdent
ni la même chose entre eux. Et ça, ça m'intéresse. Je trouveça bien.
I : La vie professionnelle, s'imbrique-t'elle
dans la vie privée ?
D : La vie professionnelle est un peu emmerdante
parfois. C'est difficile de se plaindre. Je peux difficilement parler.
Je peux simplement avouer que par moment, c'est un peu lourd à supporter
parce que d'abord je n'ai que 29 ans. Il y a beaucoup de choses à assumer.
Il y a une structure financière nouvelle en 2 ans, c'est à dire beaucoup,
beaucoup d'argent et je le dis sans honte. Mais il y a beaucoup d'argent
à distribuer à beaucoup, beaucoup de monde. Aussi ça, je le dis avec fierté.
Il y a quand même 20 à 25 personnes qui vivent autour de moi. Non pas
à mes crochets mais qui travaillent avec moi. Ca, c'est vachement important
parce que ce sont des gens que petit à petit on choisit. On s'entoure
de ces gens là. On sait qu'ils profitent mais que c'est relativement sain
autant que peut l'être le profit à partir du moment où il est fait par
du travail. Voilà. Le reste, je ne veux pas parler de ma vie d'individu
parce qu'elle ne regarde personne.
I : Alors, le refuge à ce moment là, quand
on en a marre professionnellement, c'est la solitude ?.
D : Ce n'est pas la solitude. On peut discuter
avec les gens. Avec n'importe qui, n'importe quand, n'importe où. Même
en sortant de scène.
N'importe où. Ca ne se raconte pas. Ca se raconte avec les gens qui ne
sollicitent pas et qui sont simplement présents.
(Pause musicale).
I : Et Daniel reposa son cube (Rubik Cube)
et continua l'interview.
D : Comme ça, ça évite qu'on se parle entre
les bla-bla. Sinon, on se dit tout hors-antenne. après on a l'impression
de se répéter. C'est bien comme ça !.
I : On peut se répéter à propos du mur
de Berlin et de la chanson "Lady Marlène"?.
D : Oui, jeudi dernier, c'est l'anniversaire
(le mur de Berlin a été érigé le 13 Août 1961). Enfin "l'anniversaire",
ils ont dis ça partout d'ailleurs. A la radio, à la télé. L'anniversaire...je
trouve ça un peu nul comme expression. Je viens de réaliser ça maintenant
!. "...Allez, ça s'arrose !!!, les bougies, le mur de Berlin a eu 20 bougies
cette année...!!!". C'est nul !. Personne s'en occupe de toute façon.
Tout le monde s'en fout. Il n'y a pas de raison qu'on s'en occupe maintenant.
On va faire comme si on y pensait tous les jours en se levant le matin.
Alors qu'on n'y pense jamais. Pas plus que les autres. Je reconnais que
moi, depuis que j'ai fait le disque, maintenant je n'y pense plus.
Je m'y suis habitué aussi. J'ai peut-être cru que le péché m'était pardonné
parce que j'en avais parlé pendant 40 minutes de musique. C'est le signe
qu'il n'y a aucune raison que ça s'arrange. On va parler d'autre chose
parce que sinon...
I : Oui, on va parler de "Starmania" et
de Michel Berger.
D : Ah, ça, volontiers !!!. "Starmania",
ça a 2 ans. Ca me paraît de plus en plus loin mais, entre temps, Michel
Berger m'a paru de plus en plus près et on est devenu extrêmement ami
et on travaille ensemble.
I : Quel est ton meilleur souvenir de "Starmania" ? . L'esprit d'équipe ?.
D : Non. Sûrement pas !!!. Non. Parce qu'il
n'y en avait pas. A un haut niveau, il n'y en avait pas. Il y en avait
sur scène. Ca allait parce qu'il y avait des professionnels. Je ne parle
pas pour moi parce qu'à l'époque, je débutais finalement. En dehors des
amitiés qui se sont crées et qui sont restées, le signe en est là d'ailleurs.
En ce qui me concerne, il y a eu Michel Berger et France Gall, bien sûr.
Et puis, il y a un garçon qui a fait 2 albums et dont le nouvel album
commence à marcher un peu partout. J'espère qu'il va marcher dans l'année.
Il s'appelle Etienne Chicot. C'est un acteur formidable qui a joué dans
"La guerre des polices" et dans beaucoup de films d'ailleurs. Il vient
d'avoir un rôle important dans le nouveau film de Téchiné. Ca devrait
frapper très fort au mois de janvier ou octobre, je ne sais plus. Donc,
ça a fait des amis. C'est déjà formidable. Ca m'a fait reprendre contact
avec la scène sur laquelle je n'étais pas remonté depuis mes groupes de
rock'n roll des années 70-71.
I : C'est marrant Daniel, depuis le début
de l'entretien, je crois que la scène revient dans tous les propos ?.
D : Ben, c'est à dire que c'est un peu la
préoccupation du moment. C'est encore la préoccupation de l'année prochaine
puisqu'on a de gros projets importants. Alors c'est ce que je retiens
de "Starmania" sur le plan professionnel : le nouveau contact que ça allait
donner avec la scène et chanter des chansons de quelqu'un d'autre. Cela
m'a obligé à montrer que je les comprenais, c'est à dire que ça m'a appris
à interpréter des chansons, chose que je ne faisais peut-être pas bien
avant, dans les 2 albums qui avaient précédés "Starmania". Ce n'est pas
pour rien si le chanteur est arrivé la même année et si tout ça s'est
passé en même temps. Je crois que ce n'est pas gratuit. Et puis que le
reste suit, pour le moment. Et tout ça, je ne sais pas pour combien de
temps. C'est tout ce que j'en retiens. Et puis, Michel Berger maintenant.
Tout ce qu'il y a de formidable, c'est que l'on
travaille ensemble. Il chante dans mes disques et je chante dans les siens.
Ce qui n'est pas courant dans le métier français. J'espère que ça donnera
l'habitude à certains autres.
Parce que moi, il y a des gens avec qui j'aimerais bien faire ça. Des
gens comme Chanfort. Surtout quand j'écoute son dernier album ("Amour,
année zéro") que je considère merveilleux. C'est un avis qui vaut ce qu'il
vaut. Et puis d'autres. Peut-être Christophe ou des gens comme ça. Peut-être
des mecs plus jeunes aussi. J'en sais rien.
I : Ce sera possible ?.
D: Je ne sais pas si ça sera possible ?.
En tout cas, avec Michel Berger, ça va prendre des proportions j'espère
beaucoup plus importantes. On essaye de s'encourager à faire certaines
choses. Mais on a des problèmes de maisons de disques à régler, des choses
comme ça. On n'est pas dans la même maison. Je ne peux pas dévoiler de
projets parce que ce n'est pas précis mais on sait que dans nos coeurs,
on a envie de construire quelque chose ensemble. On espère qu'on aura
le temps de faire ça dans les 2 années qui viennent.
I : Et bien Daniel, j'espère qu'on se
reverraà ces moments là ou peut-être bien avant ?.
D : J'espère qu'on se verra avant parce qu'avant
ça, il y aura la sortie du double album en public, au mois de septembre.
Puis il y aura un nouvel album que je vais enregistrer en janvier et qui
sortira en mars avant le palais des sports, en principe au mois de juin. |