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Emission Destins Brisés du 6 août 1994 sur TF1 - Page 2

 

LES DEBUTS.

D.B. : J'ai fait en 72 un 45 tours avec un groupe. En 73, un premier 45 tours tout seul et puis après j'ai arrêté de chanter pendant deux ans pour apprendre le métier du disque...

Enchaînement avec "Marie-Madeleine" (avec le groupe Blanc-Bleu) dont voici les paroles :


Marie Madeleine à l'âge de 5 ans
On n'a jamais vu une aussi belle enfant
Son père et sa mère lui ont demandé
Marie Madeleine veux-tu te marier

Non, non, non, je ne me marie pas
Ni avec un prince, ni avec un roi
(Bis)

Marie Madeleine a 15 ans demain
Au bord de la Seine, près de Saint Germain
On la voit toujours avec des garçons
Qui ont des motos et les cheveux longs

Non, non, non, moi je ne sors pas
Ni avec un prince, ni avec un roi
(Bis)

Marie Madeleine n'a que 18 ans
C'est le désespoir de ses vieux parents
Boulevard Saint Michel, elle apprend le russe
Et sur tous les murs colle les prospectus


Alain Boublil: Il avait 21 ans...22ans...
Daniel, je l'ai rencontré quand je faisais les auditions de ma première comédie musicale, quand j'ai écris "La Révolution Française" déjà en collaboration avec Claude-Michel Shöenberg. C'était il y a 22 ans, je crois. J'ose à peine le dire.
Daniel a auditionné pour faire partie de la troupe avec laquelle on a monté ce spectacle au Palais des Sports. Et Daniel était l'un d'entre eux avec son frère (Guy).
A l'époque il est venu auditionner avec son frère... C'était des tout petits rôles et Daniel débutait.
Daniel n'avait pas encore fait son premier disque. Je crois qu'il préparait son premier disque...ou qu'il en avait déjà fait un ?. Et comme il le disait lui-même, je crois qu'il s'était vendu à 745 exemplaires. Il préparait l'album qui allait faire de lui Daniel Balavoine.


Léo Missir: Dans l'orchestre de Patrick Juvet, il y avait un garçon qui chantait dans les choeurs. Et quand j'ai écouté le disque que Patrick avait enregistré à Londres, j'ai entendu une voix qui n'était pas celle de Patrick Juvet, qui m'a surpris, qui m'a étonné, qui m'a ravi.
Et puis, j'ai demandé à Florence Aboulker - qui à l'époque s'occupait de Patrick Juvet - que viens faire cette voix alors que c'est un disque de Patrick Juvet ?.

Elle me dit : "...Est-ce que ça te plaît ?...".
Je dis : "...Mais je trouve ça extraordinaire. C'est un garçon qui a une voix superbe...".
Elle me dit : "...En plus de ça, la chanson qui est là, c'est un cadeau qu'a fait Patrick Juvet à ce jeune garçon, c'est une chanson de lui...".
Elle s'appelait "Couleur d'automne". C'est une très très belle chanson qui m'avait emballé.
J'ai dit : "...Mais je veux absolument voir ce garçon. Il faut que tu m'amènes ce garçon le plus rapidement possible...".

Ca se passait en 75. C'est à dire que j'avais 50 ans puisque je suis né en 1925.
J'avais fait une très très belle carrière jusque là chez Barclay où j'avais découvert beaucoup d'artistes.
Mais les gens commençaient à dire : "...Oh Léo...il ne comprend plus rien...tu te rends compte le gars qu'il vient d'engager...ce garçon, ça ne pourra jamais marcher...ce n'est pas possible...cette espèce de voix qu'il a...aiguë...avec la tête qu'il a...le physique qu'il a...ça ne marchera jamais...".

Et moi, je n'ai pas bougé.

J'ai dit à Monsieur Barclay : "...Ecoutez Monsieur, vous m'avez toujours fait confiance jusqu'à présent. Personnellement, j'y crois dur comme fer. Je sais que j'ai tout le métier contre moi. Je suis persuadé que ce garçon, un jour, va marcher très fort. Je ne vous dis pas qu'il va marcher au premier disque. Peut-être pas au deuxième non plus. Mais je suis sûr qu'au troisième disque les gens vont s'habituer à sa voix, vont s'habituer à son physique, et surtout à son intelligence...".
Parce que c'était la première fois que je rencontrais enfin quelqu'un qui savait parler.

... J'avais à l'époque un petit bouc.
Il (Daniel) me disait : "...Mais pourquoi vous gardez ce bouc ?... Vous êtes plus jeune que nous de coeur et vous avez ce bouc qui vous vieillit...".
Alors je lui dis : "...Ecoute, je te promets que le jour où tu vends 300 000 disques, je couperai mon petit bouc...".
Et un matin, je l'appelle chez lui, et je lui dis : "...Daniel, est-ce que tu veux passer me voir ?. J'ai une chose à te dire...".
J'avais appris le matin par le service commercial, que nous étions arrivés à 300 000 disques.
Le jour même, j'ai coupé mon bouc. Il est rentré dans mon bureau.
Il m'a vu sans bouc et il me dit : "...Léo, on a vendu 300 000 disques ?...".
Je lui dis : "Oui, on a vendu 300 000 disques...".

 

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