Yves
Simon, Michel Berger, France Gall interviennent entre des extraits d'émissions,
de concerts et d'interview de Daniel.
Voici les passages où Jean-Jacques Goldman se joint au groupe pour livrer
ses impressions.
Michel Berger s'adressant à Jean-Jacques Goldman à propos
de son duo avec Daniel Balavoine (Je marche seul), lors du concert pour
l'Ethiopie du 16.10.1985 : Tu lui avais dis quelque chose dans le genre
que "...tu étais honoré de chanter avec lui..."
Jean-Jacques Goldman : C'était la vérité.
France Gall : Ca l'avait bouleversé
M. B. : Ca l'avait vraiment impressionné. Tu sais, on parlait tout
à l'heure qu'il avait envie d'être reconnu...
Yves Simon : Oui...là il m'a dit quelque chose en sortant de scène.
Il m'a dit "...quand on démarre une chanson avec Goldman, on sent tout
de suite que c'est une grande chanson, et ça fait une drôle d'impression...".
Je te jure.
M. B. : Que tu lui dises que t'étais honoré de chanter avec lui,
c'était une reconnaissance pour lui. Est-ce que ça représentait quelque
chose d'important pour toi ?.
J. J. G. : Oui, c'était la vérité puisque moi, j'avais dû faire...
je sais pas...trois albums à ce moment là. Et lui, il avait déjà une carrière
derrière lui. C'était une référence pour tous les musiciens.
M. B. : Il avait pris plus de coups !!
J. J. G. : Ca aussi, sûrement oui... Mais enfin lui, il les prenait...
je pense que ça laissait plus de traces sur lui. C'était vraiment assez
sensible...dans le sens où il ne pouvait pas dormir, je suppose, si on
disait du mal de lui ou des trucs comme ça. Il prenait tout "à fond la
caisse".
M. B. : Parce que tu dors toi ? . Tu dors bien ? .
(Rires) J. J. G. : ...oui, je dors bien !!.
M. B. : C'est formidable !!!.
Y. S. : Daniel, c'était un modèle, je pense, pour des gens. C'est-à-dire,
c'est toujours important qu'il y ait quelqu'un, à un moment, qui reflète
la vérité. Dans toutes les choses floues que l'on voit autour de nous,
il y a des gens qui centrent sur la vérité. Balavoine c'était ça, parce
qu'il avait de la gueule.
J. J. G. : Je me dis que, finalement, tout ce qu'il a dit avant, ça a pris encore plus d'ampleur après sa mort, parce que les gens ont
vu qu'il l'avait signé de sa vie d'une certaine manière.
M. B. : Oui, absolument.
J. J. G. : Et que donc, la façon qu'il meure de cette façon là,
ça a été la preuve que tout ce qu'il disait, c'était quelque chose d'honnête...
M. B. : ...de crédible.
J. J. G. : Oui, de crédible et qu'ils pensaient qu'il vivait.
(Plus tard, en conclusion de l'émission, les quatre artistes font part
de leur mécontentement concernant la programmation de l'émission.)
Michel Denisot : Ben voilà, c'est fini. Un petit mot à rajouter
? .
M. B. : Oui, moi je voudrais rajouter quelque chose. On a appris
au moment d'enregistrer cet interview qu'il y a un hommage à Michel Coluche
sur une autre chaîne et que...on trouve ça lamentable.
J. J. G. : Et alors, ce qu'on se demande...on a imaginé...on a
fait de la politique-fiction...on s'est dit... on imagine que Daniel soit
là et qu'il assiste à ça. C'est-à-dire deux chaînes qui se font la guerre,
en se mettant l'une en face de l'autre, à la même heure, Coluche et Balavoine
chacun, pour faire du taux d'écoute...
(S'adressant à France Gall)... Qu'est-ce-qu'il ferait d'après toi ?
France Gall : Oh d'après moi...
M. B. : ...une grosse colère en tout cas !!!
Y. S. : Ca c'est sûr. Il aurait décroché son téléphone pour rencontrer
des journalistes et peut- être des gens des chaînes.
M. B. : Voilà. Surtout que ces deux personnes, qu'on a connu un
peu, on sait que c'est deux personnes qui s'aimaient bien. Il y avait
surtout beaucoup de gens qui les aimaient tous les deux. Et je crois qu'ils
avaient le droit de pouvoir...
Y. S. : ...regarder tranquillement les deux émissions.
M. B. : Voilà. Absolument. |