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Interview sur Aquitaine radio (Ao�t 1981)

(Retranscription faite par Mondony)

Interviewer : Il faut dire, Daniel, que l'on t'a suivi depuis le d�but de ta carri�re, �a fait longtemps maintenant. Daniel Balavoine est-il un chanteur heureux ?.

Daniel : En tant que chanteur, oui. En tant qu'homme, il ne suffit pas d'�tre un chanteur heureux pour �tre un homme heureux. On peut avoir de la r�ussite dans sa profession, dans son m�tier et avoir des probl�mes sentimentaux, des probl�mes de famille ou des choses comme �a. Ca ne veut pas dire que j'en ai. Sur le plan professionnel, �a va bien. Sur le plan discographique aussi.
On s'est attaqu� � la sc�ne, il y a un peu plus d'un an et demi en faisant pour la premi�re fois l'Olympia pendant 3 jours o� l'on a fait � peu pr�s 1200 personnes par jour. Moi, j'�tais un peu d��u. Tout le monde m'a expliqu� que c'�tait formidable. Donc �a a bien march� et on m'a dit, bon, tu le feras l'ann�e prochaine et tu vas remplir. J'ai �cout� les conseils de tout le monde et un an apr�s, j'ai refait l'Olympia, apr�s avoir fait une quarantaine de galas, simplement dans l'ann�e.
On a fait une semaine, donc 2 jours de plus que l'ann�e pr�c�dente et on a rempli. La semaine a �t� � guichets ferm�s tous les soirs. Donc, effectivement, sur le plan de la sc�ne parisienne, je commen�ais � prendre un peu plus confiance. Alors, on a d�cid� de s'attaquer � la province au printemps, juste apr�s l'Olympia. Et puis, c'est parti !.

I : Qu'est-ce-qui est le plus dur, Paris ou la r�gion ?.

D : C'est pareil, c'est exactement la m�me chose. En tout cas, la premi�re constatation � faire, vraiment int�ressante, c'est que ce n'est pas parce qu'on vend beaucoup de disques, que l'on fait beaucoup de monde dans les salles. Les gens demandent � voir. Alors, les premières personnes que l'on voit dans les salles, ce sont les inconditionnels. Je ne parle pas de la tournée d'été. Je parle de la tourn�e soit d'hiver, soit de printemps (on a tourn� de mars � avril). Donc, il y a les inconditionnels, ce qui repr�sente une moyenne de 600 personnes par jour � peu pr�s. Ce qui est, il parait, aux dires des producteurs, extr�mement satisfaisant � partir du moment o� ils partent contents.
Et comme jusqu'� pr�sent, ils sont partis contents, on m'a dit, tu verras, quand tu reviendras dans certaines villes, tu t'apercevras que �a porte ses fruits. J'ai toujours le doute un peu l�-dessus. Mais effectivement, on est retourn� dans 2 villes un peu plus tard. A Nice par exemple o� on avait 700 personnes la premi�re fois et o� on a fait 1200 la deuxi�me fois. Et puis Marseille o� j'ai eu tr�s peur pendant la tourn�e d'�t� parce qu'on avait fait complet dans le petit th��tre Faro de 800 places.

I : C'est tr�s bon d'�tre complet � Marseille ?

D : C'�tait un demi-risque en fait. C'est une ville l�gendaire. C'est une ville o� tout le monde a peur, vous m'avez compris. Et en plus, on avait fait Aix-en-Provence qui est � 30 km , o� on a fait par contre 1200 personnes. Alors, en faisant le Faro � Marseille cet �t�, je m'�tais dit, je vais prendre une claque, �a va �tre terrible. Et puis, pas du tout. Il y a effectivement eu les r�sultats escompt�s par les gens de la production sc�ne, et on a fait 1600 entr�es. Ce qui prouve effectivement que c'est comme les disques. On fait d'abord un disque qui marche. L� on fait une sc�ne. Et si on trouve qu'on a h�te d'en faire le mieux du monde, et bien les gens viennent avec fr�res et soeurs ou avec leurs copains. Ce qui veut dire que la tourn�e d'�t�, en ce moment, pour terminer le r�sum� de "es-tu un chanteur heureux ?" , se passe bien avec des hauts et des bas. Il y a des jours o� on fait 600, 700, et d'autres jours o� il n'y a pas plus de chansons connues. On le sent. Par exemple, il y a eu une ville o� on a fait 500.

I : On va rester dans le domaine professionnel avant de parler de l'individu. T'es-tu demand� pourquoi le public venait ? Est-ce-que tu es le porte-parole d'une certaine jeunesse ?

D : Non !. Non!. Apr�s les histoires qu'il y a eu il y a un an. Je dis toujours que je ne veux plus en parler et puis c'est moi qui en parle.
J'ai dit que je ne voulais plus parler de ces histoires avec Mitterrand, mais � ce moment l� on a cru que je me prenais au s�rieux. Alors que faire les choses s�rieusement ne veut pas dire se prendre au s�rieux et on a cru que je me prenais pour le porte parole d'une certaine jeunesse. Mais, moi, je ne veux pas qu'on pense �a. Parce que je me souviens, sans me prendre pour un vieux , quand j'�tais vraiment jeune, entre 16 et 20 ans (j'en ai 29 maintenant), donc je ne peux pas parler.
Moi qui ai d�j� pris quelques coups au nom de personnes qui sont encore compl�tement mall�ables, et dont on essaye d'ailleurs de faire un peu ce qu'on veut, contrairement � ce qu'on veut essayer de faire de cette jeunesse. Je ne me sens pas du tout porte-parole. J'ai un certain nombre de sentiments. Comme je ne suis pas trop un vieux con, je crois que effectivement, j'ai des points communs avec tout les gens qui ont des sentiments quelques soient leurs �ges.
Donc, que ce soient des vieux ou des jeunes, je crois que quelque part, � un moment donn�, il y a des gens qui pensent comme moi. La diff�rence avec eux, c'est que moi, j'ai la chance de pouvoir le dire et eux pas. Alors, effectivement,�a cr�e des points de rencontres. Donc, il y a la client�le du tube et encore un petit peu,la client�le de la l�gende qui veut voir le chanteur qu'ils ont vu un peu � la t�l�. Ils veulent voir s'il est plus gros ou plus mince. Il le trouve plus mince en g�n�ral d'ailleurs. J'ai pas encore une client�le de sc�ne solide. Il y a les inconditionnels, les gens qui connaissent vraiment les albums, la vraie "client�le" pure. Mais en ce moment, sur la tourn�e d'�t�, il y a le mec qui vient en short, qui sait tr�s bien que �a aurait �t� un autre chanteur, il y serait all� aussi. Et c'est encore plus dur � convaincre et on essaye de faire �a tous les soirs.

I : Si on parlait de l'enfance de Daniel, elle s'est pass�e � Pau ?.

D : L'enfance s'est pass�e dans le Sud-Ouest en tout cas. On dit que je suis "l'�tranger". Le seul de la famille � �tre n� � l'�tranger puisque je suis n� en Normandie et toute ma famille est du Sud-Ouest, des Landes et du Pays Basque. On a habit� � Bordeaux pendant 7 ans. Puis � Biarritz pendant 4 ans. et puis � Pau pendant 7 ans. Et ensuite, je suis retourn� � Paris, � "l'�tranger" pour travailler.

I : Des souvenirs de l'enfance ?.

D : Pas encore. Il parait que �a revient plus tard. J'en ai quelques uns. Ca revient de temps en temps. C'est � dire que c'est peut-�tre parce que j'y pense pas assez. Par moment il reste un peu que les mauvais. Il serait bon que je m'en occupe pas trop. Le pensionnat, les cur�s, tout le bazar, les miracles, la confession... Alors, �a ne me pla�t pas tellement.

I : "Mon fils, ma bataille", il y a un peu du Daniel Balavoine dedans ?.

D : Ah, non !. Non, �a non !. Il y a un journal stupide du genre France-Dimanche, Ici Paris, cet �t�, qui avait cru bon de faire croire que c'�tait l'histoire de mon p�re et de ma m�re, en disant que mes parents �taient divorc�s. La sensation n'a plus de limite pour ces gens l�. C'est pas vraiment important. Mais enfin, comme il y a des gens qui lisent ces choses malgr� tout, parce que �a fait passer le temps chez le coiffeur ...bon...et puis �a ne demande pas beaucoup d'intelligence. La chanson, �a sert � raconter des histoires. Ca sert � �tre ce qu'on aurait �ventuellement voulu �tre aussi. J'ai �crit une chanson sur un d�tournement d'avion, on ne m'a jamais demand� si j'en avais d�tourn� un. Donc, "Mon fils, ma bataille", c'est "Kramer contre Kramer" au cin�ma, que j'ai trouv� fantastique. C'est aussi la malheureuse aventure qui est arriv� � un copain dans l'ann�e et qui m'a demand� d'�crire un truc l�-dessus. Au d�but, je ne voulais pas. Et puis, je l'ai fait. C'est lui qui a eu raison, vu le r�sultat. C'est une double belle aventure.

I : Et "Lypstick" ?.

D : "Lypstick", c'est un amusement, une philosophie pour pas cher.

(Pause musicale).


I : Alors, Daniel, on peut bien le dire en confidence, lorsqu'on �coutait "Lypstick" tu me disais "...c'est dr�le d'entendre son disque..." et c'est un peu la r�flexion que derni�rement nous faisait Claude Nougaro, je t'en ai fait part d'ailleurs. Claude disait qu'il regrettait de ne pas avoir r�d� la chanson sur sc�ne, avant d'enregistrer le disque, parce que maintenant, il a acc�l�r� le rythme et il la poss�de mieux. Parce qu'on prend possession d'une chanson sur sc�ne je crois ?.

D : Ca, c'est un peu vrai. C'est ce qui fait qu'apr�s, on est contraint, contrairement � ce que les gens imaginent d'ailleurs. On ne choisit pas toujours et m�me rarement, de faire du play back � la t�l�. On est m�me tr�s souvent contraint de le faire. C'est vachement embarrassant.
Surtout quand on fait beaucoup de galas, parce qu'on se retrouve pris dans le carcan du play-back.
Donc, finalement, on ne se retrouve plus du tout et �a, c'est un peu la gal�re. Mais je ne regrette pas d'avoir fait le disque tel qu'il est parce que ce sont 2 choses compl�tement diff�rentes. Les n�cessit�s ne sont pas les m�mes. Je sais qu'il y a un titre qui s'appelle "Allez hop !" dans le dernier album que l'on fait deux fois plus vite sur sc�ne.

I : Ca tient � quoi ?.

D : Je ne sais pas, c'est naturel. C'est moi qui fait le compte en plus.
C'est moi qui donne le d�part de ce titre l� et � priori, il n'y a aucune raison. C'est peut �tre aussi parce qu'on le fait au d�but du spectacle, qu'il y a un besoin d'�nergie. Il y a la n�cessit� ou quelque chose comme �a. Et on a envie de mettre plus de punch.

I : Par le rythme, on poss�de mieux l'entrain ?.

D : C'est ce qu'on croit. Je crois que c'est une erreur. C'est pour�a d'ailleurs qu'on ne veut pas tomber dans ce pi�ge l� et garder les tempos du disque. Les tempos qui ont plus finalement !. Les bons, ceux pour lesquels on a m�rement r�fl�chi l�-dessus. On le joue en studio, on l'�coute, on se dit "...non, c'est pas assez vif, c'est pas dedans...".
Les musiciens ne se sentent pas dedans. Ca se sent quand on est � la bonne vitesse. Je crois que ce n'est pas la m�me chose d'�couter une m�me chanson, assis chez soi avec un casque ou avec une cha�ne st�r�o, ou alors l'�couter assis sur un si�ge dans une salle. Les n�cessit�s ne sont pas les m�mes. On va plus lentement quand on est chez soi tout seul, donc le tempo va plus lentement aussi.
Mais je trouve une certaine logique en fait. Il n'y a pas de raison de faire un disque au tempo de la sc�ne. Il y a le tempo du disque et il y a le tempo de la sc�ne. Parfois, il se trouve que ce sont les m�mes. Par exemple, "Mon fils, ma bataille", on le fait � tr�s peu de choses pr�s, au millim�tre pr�s, au m�me tempo sur sc�ne que sur le disque. C'est certain. De m�me que "Lucie", ou "La vie ne m'apprend rien". Des chansons lentes. Ces chansons sont pos�es, elles n'ont pas besoin de changement. Il y en a d'autres que l'on fait plus vite. Certains soir, �a varie.

I : Tout � l'heure, Daniel, tu parlais de l'affluence aux galas. Mais est-ce que le contact avec le public t'apporte quelque chose personnellement ?.

D : C'est � dire, ce qui me pla�t, c'est que d'abord, j'essaie de ne pas me prendre au s�rieux. Ce qui m'int�resse, �a peut para�tre grossier vis-�-vis du public mais �a ne l'est pas, je vais essayer d'expliquer �a bien. Ce qui m'int�resse dans le spectacle, ce n'est pas la salle, c'est la sc�ne. Evidemment, j'aime bien les applaudissements sinon je ne ferais pas le m�tier que je fais. mais ce n'est pas fondamental. Je ne ferais pas n'importe quoi pour �tre applaudi.
Ce qui m'int�resse dans le spectacle, ce n'est pas la salle, c'est la sc�ne. C'est � dire de cr�er quelque chose sur sc�ne qui me ressemble ou qui ressemble � ce que je voudrais �tre. Qui ressemble � ce que j'ai vu, aux influences que j'ai re�u. On part de �a, on le r�p�te, on loue le mat�riel. On loue beaucoup. On am�ne une forte structure de sc�ne parce que je ne con�ois pas le spectacle sans �a. Et on s'associe avec tout �a � ce que l'on pr�sente au public.Et le public r�agit comme il veut. S'il me jette des pierres, tant pis. Je pr�f�re qu'il me jette des pierres et faire ce que j'aime que de me prostituer pour qu'il m'applaudisse. Maintenant, �videmment, le moment crucial et le plus beau, c'est quand tu am�nes ce que tu aimes, que tu le fais de la mani�re que tu aimes, avec ton parler, ton contact, ta fa�on de faire les choses, et que les gens r�agissent bien. C'est l� que c'est parfait. C'est l� qu'on voit que �a vaut le coup de ne pas faire de concessions, sur aucun plan. Concessions du style "habiller les musiciens en noir, les mettre au fond et se mettre devant avec des paillettes pour �tre s�r de se faire rep�rer".

I : Tu penses � qui ?.

D : A tout le monde en g�n�ral. Ce n'est pas une critique. Je parle pour moi. �a tient un peu � des g�n�rations je crois. C'est � dire il y a eu B�caud, Aznavour, Brel, Ferrat, Ferret etc.. Puis il y a eu leurs petits-enfants que j'appellerais Lama, Sardou, Lenorman. Je ne mettrais pas Julien Clerc dedans parce que Julien est un enfant de nulle part. Il est l'ancien music-hall. Et puis tout d'un coup, il est d'une telle souplesse presque physique, qu'il arrive � passer � autre chose. Il est arriv� en 2 ans � passer compl�tement � autre chose. Il a eu du mal � remonter la pente et puis il est arriv� avec un style tout � fait diff�rent. Donc lui, je le mettrais peut-�tre � part. En tout cas il y a eu tout ces gens l�.
Et puis maintenant, il y a peut-�tre des gens comme Michel Berger. J'esp�re pouvoir me mettre dedans. Comme Souchon. Ce sont d'autres gens qui font autre chose et qui ne font pas comme les 2 g�n�rations qui les pr�c�dent ni la m�me chose entre eux. Et �a, �a m'int�resse. Je trouve�a bien.

I : La vie professionnelle, s'imbrique-t'elle dans la vie priv�e ?

D : La vie professionnelle est un peu emmerdante parfois. C'est difficile de se plaindre. Je peux difficilement parler. Je peux simplement avouer que par moment, c'est un peu lourd � supporter parce que d'abord je n'ai que 29 ans. Il y a beaucoup de choses � assumer. Il y a une structure financi�re nouvelle en 2 ans, c'est � dire beaucoup, beaucoup d'argent et je le dis sans honte. Mais il y a beaucoup d'argent � distribuer � beaucoup, beaucoup de monde. Aussi �a, je le dis avec fiert�. Il y a quand m�me 20 � 25 personnes qui vivent autour de moi. Non pas � mes crochets mais qui travaillent avec moi. Ca, c'est vachement important parce que ce sont des gens que petit � petit on choisit. On s'entoure de ces gens l�. On sait qu'ils profitent mais que c'est relativement sain autant que peut l'�tre le profit � partir du moment o� il est fait par du travail. Voil�. Le reste, je ne veux pas parler de ma vie d'individu parce qu'elle ne regarde personne.

I : Alors, le refuge � ce moment l�, quand on en a marre professionnellement, c'est la solitude ?.

D : Ce n'est pas la solitude. On peut discuter avec les gens. Avec n'importe qui, n'importe quand, n'importe o�. M�me en sortant de sc�ne.
N'importe o�. Ca ne se raconte pas. Ca se raconte avec les gens qui ne sollicitent pas et qui sont simplement pr�sents.

(Pause musicale).


I : Et Daniel reposa son cube (Rubik Cube) et continua l'interview.

D : Comme �a, �a �vite qu'on se parle entre les bla-bla. Sinon, on se dit tout hors-antenne. apr�s on a l'impression de se r�p�ter. C'est bien comme �a !.

I : On peut se r�p�ter � propos du mur de Berlin et de la chanson "Lady Marl�ne"?.

D : Oui, jeudi dernier, c'est l'anniversaire (le mur de Berlin a �t� �rig� le 13 Ao�t 1961). Enfin "l'anniversaire", ils ont dis �a partout d'ailleurs. A la radio, � la t�l�. L'anniversaire...je trouve �a un peu nul comme expression. Je viens de r�aliser �a maintenant !. "...Allez, �a s'arrose !!!, les bougies, le mur de Berlin a eu 20 bougies cette ann�e...!!!". C'est nul !. Personne s'en occupe de toute fa�on. Tout le monde s'en fout. Il n'y a pas de raison qu'on s'en occupe maintenant. On va faire comme si on y pensait tous les jours en se levant le matin. Alors qu'on n'y pense jamais. Pas plus que les autres. Je reconnais que moi, depuis que j'ai fait le disque, maintenant je n'y pense plus. Je m'y suis habitu� aussi. J'ai peut-�tre cru que le p�ch� m'�tait pardonn� parce que j'en avais parl� pendant 40 minutes de musique. C'est le signe qu'il n'y a aucune raison que �a s'arrange. On va parler d'autre chose parce que sinon...

I : Oui, on va parler de "Starmania" et de Michel Berger.

D : Ah, �a, volontiers !!!. "Starmania", �a a 2 ans. Ca me para�t de plus en plus loin mais, entre temps, Michel Berger m'a paru de plus en plus pr�s et on est devenu extr�mement ami et on travaille ensemble.

I : Quel est ton meilleur souvenir de "Starmania" ? . L'esprit d'�quipe ?.

D : Non. S�rement pas !!!. Non. Parce qu'il n'y en avait pas. A un haut niveau, il n'y en avait pas. Il y en avait sur sc�ne. Ca allait parce qu'il y avait des professionnels. Je ne parle pas pour moi parce qu'� l'�poque, je d�butais finalement. En dehors des amiti�s qui se sont cr�es et qui sont rest�es, le signe en est l� d'ailleurs. En ce qui me concerne, il y a eu Michel Berger et France Gall, bien s�r. Et puis, il y a un gar�on qui a fait 2 albums et dont le nouvel album commence � marcher un peu partout. J'esp�re qu'il va marcher dans l'ann�e. Il s'appelle Etienne Chicot. C'est un acteur formidable qui a jou� dans "La guerre des polices" et dans beaucoup de films d'ailleurs. Il vient d'avoir un r�le important dans le nouveau film de T�chin�. Ca devrait frapper tr�s fort au mois de janvier ou octobre, je ne sais plus. Donc, �a a fait des amis. C'est d�j� formidable. Ca m'a fait reprendre contact avec la sc�ne sur laquelle je n'�tais pas remont� depuis mes groupes de rock'n roll des ann�es 70-71.

I : C'est marrant Daniel, depuis le d�but de l'entretien, je crois que la sc�ne revient dans tous les propos ?.

D : Ben, c'est � dire que c'est un peu la pr�occupation du moment. C'est encore la pr�occupation de l'ann�e prochaine puisqu'on a de gros projets importants. Alors c'est ce que je retiens de "Starmania" sur le plan professionnel : le nouveau contact que �a allait donner avec la sc�ne et chanter des chansons de quelqu'un d'autre. Cela m'a oblig� � montrer que je les comprenais, c'est � dire que �a m'a appris � interpr�ter des chansons, chose que je ne faisais peut-�tre pas bien avant, dans les 2 albums qui avaient pr�c�d�s "Starmania". Ce n'est pas pour rien si le chanteur est arriv� la m�me ann�e et si tout �a s'est pass� en m�me temps. Je crois que ce n'est pas gratuit. Et puis que le reste suit, pour le moment. Et tout �a, je ne sais pas pour combien de temps. C'est tout ce que j'en retiens. Et puis, Michel Berger maintenant. Tout ce qu'il y a de formidable, c'est que l'on travaille ensemble. Il chante dans mes disques et je chante dans les siens. Ce qui n'est pas courant dans le m�tier fran�ais. J'esp�re que �a donnera l'habitude � certains autres.
Parce que moi, il y a des gens avec qui j'aimerais bien faire �a. Des gens comme Chanfort. Surtout quand j'�coute son dernier album ("Amour, ann�e z�ro") que je consid�re merveilleux. C'est un avis qui vaut ce qu'il vaut. Et puis d'autres. Peut-�tre Christophe ou des gens comme �a. Peut-�tre des mecs plus jeunes aussi. J'en sais rien.

I : Ce sera possible ?.

D: Je ne sais pas si �a sera possible ?. En tout cas, avec Michel Berger, �a va prendre des proportions j'esp�re beaucoup plus importantes. On essaye de s'encourager � faire certaines choses. Mais on a des probl�mes de maisons de disques � r�gler, des choses comme �a. On n'est pas dans la m�me maison. Je ne peux pas d�voiler de projets parce que ce n'est pas pr�cis mais on sait que dans nos coeurs, on a envie de construire quelque chose ensemble. On esp�re qu'on aura le temps de faire �a dans les 2 ann�es qui viennent.

I : Et bien Daniel, j'esp�re qu'on se reverra� ces moments l� ou peut-�tre bien avant ?.

D : J'esp�re qu'on se verra avant parce qu'avant �a, il y aura la sortie du double album en public, au mois de septembre. Puis il y aura un nouvel album que je vais enregistrer en janvier et qui sortira en mars avant le palais des sports, en principe au mois de juin.

 

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